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L’Active Directory (AD) est l’une des cibles principales lors des cyberattaques en entreprise. Cette annuaire, largement utilisée pour la gestion des identités et des accès, devient souvent un point focal lors d’attaques en raison de sa nature centralisée et de l’étendue de ses privilèges au sein des systèmes d’information. Pour aider à comprendre et visualiser ces menaces, Orange Cyberdefense a développé une matrice d’attaque qui recense les différents vecteurs d’attaque sur Active Directory. Dans cet article, nous explorerons ces vecteurs en nous basant sur cette matrice détaillée.
Les vecteurs d'attaque sur Active Directory
1. Compromission des identifiants
Un des vecteurs d’attaque les plus fréquents est la compromission des identifiants. Les attaquants utilisent des techniques comme le « credential dumping ». Cette méthode permet d’extraire les identifiants directement depuis la mémoire du système. Des outils comme Mimikatz facilitent cette opération.
Avec ces identifiants en main, les attaquants accèdent aux ressources critiques sans alerter les systèmes de sécurité. Ils utilisent des techniques telles que Pass-the-Hash ou Pass-the-Ticket. Ces techniques contournent le besoin de connaître les mots de passe en clair en tirant parti du fonctionnement de l’authentification sous Windows.
2. Ciblage des contrôleurs de domaine
Les contrôleurs de domaine (Domain Controllers) sont une cible privilégiée des attaquants. En prenant le contrôle d’un contrôleur de domaine, l’attaquant obtient un accès presque illimité au réseau.
Cela lui permet de manipuler les comptes, les politiques de sécurité, et même les communications réseau. Il peut alors réaliser une escalade de privilèges. À partir d’un compte utilisateur basique, l’attaquant peut obtenir les droits d’administrateur. Cette prise de contrôle est souvent facilitée par des failles dans la configuration des permissions ou des vulnérabilités spécifiques.
3. Mouvements latéraux (Lateral Movement)
Les mouvements latéraux sont essentiels dans les attaques contre Active Directory. Après avoir pénétré le réseau, l’attaquant tente de se propager pour atteindre des systèmes et des données plus sensibles.
Pour se déplacer entre les machines, il utilise des outils d’administration à distance comme PsExec ou exploite des sessions RDP. Il cible également les Group Policy Objects (GPO). En les compromettant, il peut déployer des logiciels malveillants ou créer des portes dérobées (backdoors) à grande échelle.
4. Persistance
La persistance est cruciale pour les attaquants une fois qu’ils ont pénétré un système. Ils mettent en place des mécanismes pour maintenir leur accès, même après la découverte de l’intrusion.
Cela inclut la création de comptes cachés, la modification des configurations de sécurité, ou l’installation de services malveillants. Ces actions rendent leur présence difficile à détecter et à éliminer.
Conclusion
La sécurisation d’un environnement Active Directory nécessite une vigilance constante et une compréhension approfondie des vecteurs d’attaque potentiels. En utilisant la matrice d’attaque développée par Orange Cyberdefense, les entreprises peuvent mieux visualiser et anticiper les menaces auxquelles elles sont confrontées. Il est crucial d’adopter une approche de sécurité en profondeur, en multipliant les couches de défense et en centralisant les logs pour détecter et prévenir les attaques avant qu’elles ne causent des dommages irréparables. Cette matrice est un outil précieux pour quiconque cherche à renforcer la sécurité de son environnement AD.